jeudi 24 mars 2016

C'est pas le Pérou

Je déambule pour la seconde fois au Pérou, terre sacrée du mochilero ou backpacker. Deuxième édition, mon bulletin prend la couleur du sérieux. C'est pourtant simple d'y revenir, le Pérou est riche d'une diversité de paysages et climats inégalée au monde. Des hauts glaciers andins en passant par la forêt amazonienne, traversant les déserts sans fin pour arriver sur les plages pacifiques ou les hauts plateaux Inca,  le Pérou a de quoi séduire son peuple et le voyageur.
Cependant, je ne foule cette terre d'aventures pour déplacer les drapeaux de ma dernière visite. La curiosité du chasseur d'illusions m'anime, confronter le songe à sa réalité.
Trêve d'hypothèses scabreuses, la somptueuse chimère et ses deux comparses m'attendent à Lima. Rapidement les trois émissaires brésiliens deviennent d'invraisemblables compagnons. Ensemble nous partons explorer les temples sacrés, survolons les intrigantes lignes de Nazca et nous aventurons au plus haut des dunes de Huacachina. Ils font tout particulièrement preuve d'imagination et d'entrepreneuriat dans chaque situation. Je les suis avec félicité dans un monde plus grand qu'à l'habitude.
Pendant une semaine j'expérimente l'autisme de migrer dans un groupe dont je ne parle pas la langue. Bien sûr chacun parle bien ou l'anglais ou l'espagnol. "Ou", donc du portugais à table également. C'est honnête, et en plus, j'adore. Cette langue est magnifique chantée par les brésiliens. Dès que la bascule de langue se fait, je tombe au fond de mon siège de théâtre et les regarde jouer. J'admire leurs chorégraphies s'enchaîner.
Les journées prennent la teinte des soirées. C'est principalement un Pérou nocturne-brésilien que nous parcourons, de nouvelles couleurs à ajouter à mon souvenir. Occasionnellement, nous assistons par l'autre côté aux petits déjeuners gracieusement offerts par les hôtels. Avares, ils les positionnent stratégiquement dans la matinée pour que le voyageur lambda les manque. Théorie lambda allégro.
Puis, fatalité, le calendrier des envies s'épuise, il faut découvrir le suivant. La  cérémonie versatile des "à bientôt le monde est grand la vie est longue" est tenue. L'écho du vide résonne, familier, autour de moi. Ce fut une riche étape du voyage, un rêve dans un autre. Six mille kilomètres, un rapide aller-retour, pour plonger les yeux dans l'écrin d'un visage d'ange. Je n'y pensais pas.
Je rentre en Colombie fêter mes six mois d'aventures.

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