mercredi 30 juin 2010

Déroulement de la journée



  • Réveil entre 5h30 et 6h30 avec le soleil (on a pas de reveil)
  • brossage de dents


  • pendant que l'un alume le feu et cuisine, les autres font leur lessive, balaye le PV, "tondent",...

  • Repas entre 9h30 et 11h30 (en général t'as bien la dalle!) ca depend de l'heure du levé et du nombre de plats cuisinés

  • apres soit on sort faire une patrouille, peche, chasse, maintient le PV, ou (et majoritairement) glande, ce qui permet de prendre une pyrogue et de ramer un peu pour admirer de pret perroquets, singes,dauphins, tortues, crocos,...

  • un d'entre nous se lance dans la cuisine vers 3h

  • Repas entre 4 et 7h30 (il fait nuit à 6h30)

  • Dodo entre 7 et 10h (baah oui sans électricité on voit pas, donc on se couche!)

Il faut savoir que le soleil carbonise nos pauvres peaux de gringo de 7h30 à 5h30, ce qui laisse peu de temps de répit.

La vida de Guarda Parque


Les Guarda Parques travaillent dans la réserve pour la protéger des madereros (coupe de bois illégale), Cazadores ilegales y Pescadores ilegales car de nombreuses especes sont en voie de disparition, ou tres menacées. Pour ce tous les 2,3,4,5 voir 6 jours, on prend le PKPK pour aller faire un tour en amont ou en aval vérifier que tout va bien. Le reste du temps, on essaye de maintenir le PV (Puesto de Vigilencia) en etat, on tond la pelouse (à la machette, pas du tout pratique!), on peche, chasse quand on a une carabine, ou recolte platanos (en gros bananes pas mur (mais pas du tout!)), Yuca (Manioc), Limon et autres fruits...

Al Baño


Pour se laver, plutôt que de se jeter dans le fleuve, boueux, avec une forte pente (impossible de remonter sans se planter, donc il faut se relaver (ca peut prendre du temps...)), et il y a vraiment beaucoup de poissons, et la légende du pirhanna (paña localement), n'en est pas une... Meme si en general il n'y a pas de risque, juste quelques sardines qui nous "goutent", les guarda parques privilegient la solution du seau d'eau sur le balsa (radeau) arrimé à la terre.

Somewhere over the Rainbow


Ces avec cette eau noire que l'on fait tout, bien sur que l'on boit(et pas besoin de purifier, elle est puuuuure, on boit directement dans le fleuve), que l'on cuisine, fait la vaiselle, lessive, se lave, peche et bien sur se deplace. on se deplace tres peu "por campo" trop de temps et fatiguant, on est bien mieux assis dans un PKPK (pyrogue à moteur, dont le bruit se raproche de "péképéké"). Par contre, surtout ne pas uriner (ou plus si affininité) nu dans le rio car il y a plusieurs especes de poissons qui ont la facheuse tendance à s'introduire dans les orifices et il est impossible de les retirer sans intervention chirurgicale (à 5 jours d'Iquitos...)causant chaque année quelques morts (en plus ca fait pas hyper heroique...).

Selva de los Espejos


Contrairement aux Rios Amazonas et Marañon qui sont des fleuves d'aguas blancas (car il y a un fort courant), le Rio Samiria lui est d'aguas negras, pour son sol pauvre, argileux ou sableux. Ces aguas negras permettent de refléter à la perfection ciel et arbres, ce qui est magnifique et donne l'impression de voyager dans le ciel (par contre ca pique les yeux!). D'où le nom Selva de los espejos, littéralement, jungle des miroirs.

Ville de Nauta


Nauta, un peu en amont d'Iquitos, où se rejoignent les deux comperes Marañon et Ucayali pour former ce fameux Amazonas.

Aeroport d'Iquitos


Paye ta conf...
Il faut savoir que c'est plus une piste d'atterrissage pour avion de modelisme que de ligne, mais bon, c'est ca qui fait que c'est bueno!

LA VIE EST UN LONG FLEUVE TRANQUILLE

Me voila de retour à la réalité apres 50 jours dans le trou du cul/poumon/coeur du monde. 50 jours sans savoir si le monde tourne encore ou s est arrété, sans ordi, télé, téléphone, internet, journal, baignoire, douche, evier, chasse d eau, mirroir, frigo, four, électricité, volet, fenetre, voisin, tondeuse, reveil, voiture, calculette, chien, chat, béton, beurre, fromage, pain, jambon, toi (vous?), parler francais,... enfin on se comprend en plein coeur du monde, dans la selva amazonica, plus precisement dans la Reserva Nacional Pacaya Samiria, le long du Rio Samiria. Mais avant de se rendre dans la pure selva, il faut rejoindre la ville d'Iquitos, plus grande ville au monde (sans etre une ile) qui n'est pas reliée au reste du continent par voie terrestre, au choix bateau+bus ou avion : à partir de Lima 1h30 en avion, 8 jours en bateau ( et oui le probleme d'Iquitos, c'est que, pour rejoindre une ile, on peut aller tout droit, mais remonter un fleuve tout droit, c'est plus dur ( je conseil un petit tour chez nos amis de google earth pour analiser tout ca)). J ai donc choisi l'avion, choix qui permet de survoler la Selva, immense étendue verte entrecoupée de fleuves tortueux, c'est la beauté la plus pure au monde, j'ai passé une heure à lécher le hublot en me retenant de crier de joie toutes les 10s... (le voisin dormait... ces locaux, ils ne se rendent pas compte de leur chance!). Arrivé à Iquitos, avant meme de mettre la main sur la rampe pour descendre de l'avion, j'eclate le premier moustique qui me pompe le bras, et oui, dans la jungle, il y a des moustiques! La ville d'Iquitos, plaque tournante de la foret amazonienne pour tout ce qui est caoutchouc, bois, petrole, cocaine... coupée du reste du monde, c'est une ville de dingues, apres avoir connu l'Inde, c'est la meme chose mais en puissance 10, des rick shaws et motos dans tous les sens, bien sur le port du casque est fortement deconseillé, les "maisons" sont en bois ou tôles, la plaque d'egout n'a pas encore été découverte, laissant des trous d'un metre de diam en plein milieu de la "route". C'est une ville superbe, avec une forte vie nocturne et un immense quartier de maisons flottantes qui, en fonction de l'époque de l'année "flottent" ou sont échouées dans la boue. On y achete tout ce que l'on veut du toucan, en passant par la serviette en papier a l'unité et differents singes, tortues... tout ca dans un immense marché tres dynamique/bordelique, en fonction de l'année on fait ses courses en pirogue ou à pattes.
C est à quelques KM de là que l'on embarque dans les lanchas, bateaux circulants le long de l'amazone et ses affluants transportants passagers, vivres et essence.
Deux jours de Lancha (tout le monde est dans son hammac) pour remonter le rio amazonas puis marañon pour arriver jusqu à l'embouchure du Rio Samiria, où je travaillerai comme guardaparque voluntario durant 48 jours.